Bien le bonjour tout le monde, j’espĂšre que vous allez bien ?
Je vous propose de dĂ©couvrir Ă partir d’ici mon vĂ©cu avec le diabĂšte de type 1, le diabĂšte dit insulino-dĂ©pendant, tout rĂ©cemment diagnostiquĂ©. Sans filtre, j’ai envie et le besoin de vous partager, Ă la fois pour conscienter sur le sujet et vider un peu mon sac, mon quotidien avec cette maladie. Dans cette premiĂšre publication, je vais commencer par le dĂ©but: d’oĂč est sorti ce bazar ? đ€
Depuis dĂ©but 2025, donc en janvier, voire peut-ĂȘtre mĂȘme avant mais difficile Ă dire…, je commence Ă me sentir continuellement Ă©puisĂ©e, mĂȘme en ne faisant rien de bien particulier comme activitĂ©, Ă sentir que je flottais dans mes vĂȘtements. Je mettais ça sur le compte du stress car j’ai eu une fin d’annĂ©e assez Ă©prouvante sur le plan Ă©motionnel, puis sur le compte de la saison: il fait gris, il n’y a pas de soleil, et un ciel couvert ça m’affecte Ă©normement et ce, depuis des annĂ©es.
En fĂ©vrier, je commence petit Ă petit Ă uriner trĂšs souvent, depuis toujours je me lĂšve la nuit pour aller aux toilettes mais lĂ , c’est plus deux passage mais sept ou huit, et je dĂ©bute une drĂŽle d’obsession: celle de l’eau. Et une autre pour la bouffe. L’eau est devenue une nouvelle drogue et je multpliais les goĂ»ter, les plaisirs sucrĂ©s/gras que je mettais sur le compte d’envies rĂ©gressives. Jusqu’Ă que vraiment, je m’interroge sur cette obsession de l’eau car quand j’ai commencĂ© Ă me dire que l’eau, c’Ă©tait trop bon (đ đ€Ł) quite Ă en boire cul sec et Ă m’en foutre partout (oui vraiment, je buvais comme si je sortais d’un pĂ©riple solo dans le dĂ©sert, toute dĂ©sĂ©chĂ©e co.menun vieux raisin rassis et que je dĂ©couvrais une oasis dâoĂčje puvais enfin, miracle, me dĂ©saltĂ©rer) je me suis dit que quelque chose clochait pour de bon, d’autant plus que sur la balance – j’ai dĂ» m’en acheter une đ – je continuais de perdre du poids, en moyenne un kilos par semaine đ±, malgrĂ© ce que j’engloutissais et cette fatigue qui ne prenait pas fin, au contraire elle empirait, une forte envie de comater m’habitait…

La veille de mon RDV chez le médecin: crevée, creusée, je flottais dans mes fringues. Je pesais 49 kilos
C’est dĂ©but mars que je prends rdv avec mon mĂ©decin qui soupçonne directement un diabĂšte mais sans ĂȘtre totalement sĂ»r, Ă cause de mon poids et de mon Ăąge car le diabĂštede tyoe 1 est majoritairement un diabĂšte juvĂ©nile et le type 2 est trop souvent associĂ© Ă un excĂšs de poids, sinon un problĂšme hormonal (j’ai eu un spotting entre deux cycles) ou thyroĂŻdien, j’eu droit Ă une prise de sang Ă faire au plus vite, ce que je fis le lendemain mais j’ai dĂ» attendre une semaine avant de revoir le docteur. A la lecture des rĂ©sultats de sang, elle a directement tĂ©lĂ©phone au service de diabĂ©tologie de l’hopital pour avoir un retour sur son prĂ©diagnostic de diabĂšte et ils lui ont dit de m’y envoyer en urgence dĂšs le lendemain et je refais sur place une autre prise de sang pour d’autres analyses Ă transmettre Ă ce service.
Le lendemain, je me rends Ă l’hĂŽpital avec une amie, Ă la fois comme soutien et pense-bĂȘte (đ€Ł) car dans mon Ă©tat de fatigue actuel, il m’Ă©tait difficile de me concentrer et surtout d’enregistrer les informations car Ă trop me concentrer sur l’instant prĂ©sent pour comprendre un dialogue, surtout avec de nouvelles personnes Ă laquelle je dois m’adapter pour les comprendre avec mon handicap auditif, j’avais vraiment besoin d’ĂȘtre accompagnĂ©e pour les rendez-vous importants. Et c’en Ă©tait un puisque ce 18 mars, j’ai la confirmation avec une glycĂ©mie qui s’est barrĂ©e dans l’espace et des rĂ©sultats sanguins qui laissaient Ă penser que mon pancrĂ©as ne fonctionnait plus, que j’avais bel et bien un diabĂšte de type 1. Les trois symptĂŽmes principaux qui indiquent une dĂ©compenssation du diabĂšte sont des mictions importantes, une soif intense, une perte de poids (en plus du reste, la fatigue, j’ai eu aussi la sensation qu’on pompait dans mes muscles, du brouillard mental, …). TrĂšs vite, on me dit qu’on ne va pas me lĂącher comme ça dans la nature et on m’explique ce qu’est le diabĂšte, surtout le type 1 (maladie auto-immune oĂč les anticorps dĂ©truisent des ilĂŽts de langherans du pancrĂ©as, surtout les cellules bĂȘta qui produisent de l’insuline, ce qui entraĂźne l’arrĂȘt de la production de cette derniĂšre et une dĂ©pendance Ă de l’insuline artificielle vitale Ă la vie et Ă la rĂ©gulation du taux de sucre dans le sang) qui n’est pas le mĂȘme que le 2 (on produit encore de l’insuline mais soit en insuffisance, soit elle rencontre de la rĂ©sistance dans son absorbtion par le corps, d’oĂč pour ce type gĂ©nĂ©ralement une association avec le terme insulino-rĂ©sistant) . J’ai droit Ă des explications sur mon traitement Ă dĂ©buter immĂ©diatement, du matĂ©riel et c’Ă©tait parti mon kiki.

Mes premiers goodies de diabĂ©tique đ€Łđ«Ł
Avant de sortir de lĂ , j’ai dĂ» refaire faire une prise de sang pour vĂ©rifier entre autres les anticorps car le diabĂšte ne se rĂšsume pas qu’Ă un type 1 ou 2 mais a plusieurs sous-type (LADA, michtondrial, …) et d’autres types de diabĂšte existent Ă©galement, le type 1 et 2 sont les plus courant (le 2 touche des millions de gens dans le monde, le 1 moins mais reste d’aprĂšs l’OMS la premiĂšre maladie non-pandĂ©mique dans le monde et le nolbre de cas/annĂ©e est en nette augmentation…) pour un diagnostic dĂ©finitif et Ă ce jour, je n’ai pas encore ces rĂ©sultats car ces analyses prennent du temps đźâđš . Le soir mĂȘme, c’est en prĂ©sence et avec l’aide de mon amie et de mon amoureux que je dĂ©bute mon traitement pour le diabĂšte T1.
Est-ce que j’ai Ă©tĂ© choquĂ©e d’apprendre la maladie ? Non parce que ça mettait les mots que ce qui se passait et je ne me suis jamais faite d’illusision quant Ă vivre une longue et belle vie sans crasses donc bon. Ce qui m’a plus choquĂ©, c’Ă©tait d’apprendre que j’Ă©tais à ça du coma acidocĂ©tosique (dĂ» grosso merdo Ă une hyperglycemie prolongĂ©e et oĂč le corps se met Ă produire des toxines, des dĂ©chets, et sâĂ©puise). A la seule idĂ©e de plonger ma famille dans la peur, pire le deuil, de ma faute, c’est quelque chose qui me remue trĂšs fort. Si j’Ă©tais toute seule, sans animaux, sans entourage, trĂšs honnĂȘtement, je ne m’en serais pas formalisĂ©e, mais savoir lĂ , tout de suite, que je peux causer une peine Ă ceux que j’aime, c’est un sentiment… dur Ă ressentir pour moi. A chacun son rapport particulier avec la vie/la mort, les bonnes et mauvaises nouvelles, on ne rĂ©agit pas tous.tes pareil đ«¶
J’ai, je considĂšre, une vie un peu en montagne russes, oĂč souvent j’essaie de trouver un Ă©quilibre, qui se fait mais ne dure jamais. Et toujours quand je pense l’avoir trouvĂ©, il y a l’univers qui vient y donner un coup de pied. Le diabĂšte, c’est un peu ça car Ă partir du jour oĂč j’ai eu le diagnostic, ca a Ă©tĂ© de nouveau des changements Ă apporter au quotidien, de nouveau une rĂ©adaptation et des montagnes russes d’Ă©motions đ«ŁÂ Au moins, par la force des choses et l’habitude, j’ai pu rapidement gĂ©rer tout ce bouleversement assez rapidement, pas au point d’en faire un non-sujet, du tout, mais de l’intĂ©grer Ă ma vie et de l’accepter immĂ©diatement. đ
Ce que je retiens surtout de ce 18 mars, c’est qu’on a la famille qu’on se choisit, qu’on voit les choix que font les autres et que l’on fait soi-mĂȘme qui viennent dĂ©terminer les relations. Que je n’ai pas Ă©tĂ© seule et que ça a servi de dĂ©clic pour plusieurs choses que je garderais pour l’instant privĂ©es. Que le diabĂšte n’est rien de ce que l’on imaginait, trĂšs vaguement, faute de vĂ©ritable sensibilisation du grand public et de beaucoup de stĂ©rĂ©otypes. Que comme toujours, d’une grosse bousse dans ma vie, sous la chaussure, je vais la gratter, la dĂ©loger et en faire quelque chose de bien. đ«¶đ
On se dit Ă la prochaine?
Manon đž